Stage de Kokodô Jûjutsu avec Kaiden Shihan RESIER, janvier 2011
Stage de Kokodô Jûjutsu avec Kaiden Shihan RESIER, janvier 2011
Ce dimanche 16 janvier avait lieu un stage de Kôkôdô Jûjutsu (皇光道 柔術) avec Kaiden Shihan RESIER, au sein du Dôjô de l'Alsace dirigé par Eric ANFRUI, à Bagnolet. Pour replacer cette école, elle est une descendante du Hakkô-ryû, lui-même descendant du Daitô-ryû. Aussi, du fait de sa filiation, ses liens avec le Shiatsu ont naturellement dirigé cette école vers une spécialisation : celle des points de pression durant l'exécution de toute technique. C'est donc dans l'optique de découvrir cette école et, dans un deuxième temps, d'étudier les liens du Hapgido avec ses "cousins" nippons, que je me suis rendu à ce stage.
Après une introduction sympathique, le cours commence. Déjà, un point : pas d'échauffement. Je ne sais pas si c'est ainsi pour ce stage uniquement ou si c'est ainsi que les cours ordinaires sont menés, mais ça a le mérite de mettre dans le bain tout de suite. Les techniques s'enchaînent sans temps mort et il convient de les travailler des deux côtés. (par convention pour la suite du CR, l'attaquant est "lui" et le défenseur est "moi", son attaque se produit avec son bras droit)
- Sur saisie de col, je lui saisis sa main de ma main opposée (main droite sur main droite) et je presse sa paume contre mon torse. Par une action de mon torse dans le sens des aiguilles d'une montre, je retourne sa main (qui, de "pouce en haut", passe en "pouce en bas"). Sous la pression et en cassant l'alignement de son poignet (en rapprochant son petit doigt de l'os cubital), il descend sur ses appuis. Je finis avec une clé de type Ikkyô de l'Aikidô.
- Sur saisie de col, je lui saisis sa main de ma main du même côté (main gauche sur main droite) et je la retourne de manière à ce que le dos de sa main soit collée contre mon torse. En faisant un pas vers son côté droit, je le déséquilibre vers son arrière. Arrivé à ce point, je descend rapidement sur mes appuis et le fais tomber au sol.
- Sur attaque Shûto (Sudo), j'esquive vers son extérieur droit, tout en interceptant son bras de mes deux avant-bras ou de mes deux paumes. Ma jambe arrière dévrit un arc de cercle qui m'amène derrière lui, puis je repars dans l'autre sens, engageant une clé de poignet en supination (type Kote gaeshi de l'Aikidô).
- Sur saisie de mon poignet gauche, j'applique une poussée vers l'avant pour le déséquilibrer (Kuzushi = Him Giuligi). Puis, je tourne ma main dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, en conservant le dos de celle-ci commée à son poignet tout le long. Je couvre alors sa main avec ma main opposée et applique une pression vers le bas. Je peux appliquer, de ma main libérée, une pression sur un point du poignet avec la base de la première phallange de mon index (Gakkun = Auk neogi).
- Sur tentative de saisie de col à deux mains, j'abaisse ses deux mains avec les deux miennes avant qu'elles ne m'atteignent. J'applique une pression sur son os cubital (Gakkun sur le méridien du coeur) et je repousse ses bras vers leurs épaules. Maintenant la pression, je pivote sur moi même et fais croiser ses mains devant ma tête, jusqu'à ce que ses bras se croisent au niveau de leurs coudes (je suis alors dos à l'adversaire). Je continue de pivoter et l'amène au sol en maintenant la pression sur l'un de ses poignets.
- Assis en Seiza, je suis saisi de côté à deux mains et tiré sur mon côté. Je casse dans un premier temps sa saisie en descendant ma main vers le sol, puis je la remonte. Je saisis alors sa main la plus basse sur la saisie. J'applique une clé de type Kote gaeshi en poussant sa main vers son centre, puis, en maintenant la pression, je la tire alors entre mes jambes, faisant tomber mon adversaire devant moi.
- Assis en Seiza, je suis saisi aux poignets à droite et à gauche par deux adversaires (Futari dori = iintu). J'amène mes deux mains devant moi pour créer un Kuzushi. Je viens alors saisir le poignet de chacun de mes adversaires et applique un Gakkun sur leur os radial (méridien du poumon) jusqu'à ce qu'ils soient à genoux devant moi.
En conclusion, durant ces deux heures, ce fut une très bonne introduction à cette école, très proche techniquement du Hakkô-ryû que je connaissais déjà un peu. Il y a, à mon sens, de nombreux points communs avec les clés du Hapgido : leur côté plutôt en pression constante, direct et "small circle". Ce qui en diffère est l'utilisation systématique des points de pression, ce qui n'est pas toujours appliqué en Hapgido (selon les circonstances, on peut se contenter de la douleur de la clé même, ou d'une certaine dynamique de déséquilibre). Ainsi qu'évidemment un esprit japonais traditionnel très marqué, donc des formes un peu codifiées. Dans tous les cas, ce sera une expérience que je renouvellerai avec enthousiasme.