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Mushim, l'Esprit du Combattant

David CONSTANT Par Le 10/12/2017 6

Dans Muye log

(article originalement paru dans le magazine Dragon Hors Série Aikidô d'Octobre 2017. Il a été légèrement modifié, notamment par l'utilisation exclusive de termes coréens)

 

Ki

Shim, le Cœur-Esprit

 

Dans les arts coréens, la maxime "Cœur, Technique et Corps ne font qu'un" (심기체일지, 心技体一治, Shimgiche ilji) désigne les trois qualités que tout un chacun doit constamment chercher à améliorer en vue d’obtenir la maitrise de son domaine d’étude. De celles-ci, nous allons étudier le Cœur-Esprit (, , Shim) et, plus spécifiquement au domaine du combat, le Cœur-Esprit du Guerrier (무심, 武心, Mushim).

Paradoxalement, bien que le Cœur-Esprit soit cité en premier, il est, malheureusement, souvent le moins travaillé des trois aspects dans un Dojang. Surement parce qu’à l’époque où les Musul étaient encore effectifs dans le monde militaire, il était considéré comme l'élément au dessus des autres dans le cadre d’un combat et il n’était divulgué qu’en dernier, comme un ultime secret d’école. De nos jours, ces secrets n’ayant plus lieu d’être, il devrait être enseigné en parallèle et en quantité de temps équivalent à la construction technique et physique. Mais force est de constater que le travail du mental (ou le mindset, pour reprendre des expressions plus modernes) n’apparaît pratiquement pas dans les programmes de progression alors que les techniques y sont par ailleurs largement détaillées.

La maitrise du Cœur-Esprit portait sur les trois domaines complémentaires que sont l’Esprit, les Emotions et la Morale que nous allons détailler un par un.


 

Shimgong (심공, 心功), maîtriser son Esprit

Meditation 1Si un Esprit fort est nécessaire pour un guerrier, c’est parce qu’il est le lieu du traitement des actions durant le combat. Il est le siège de la perception, de l’analyse, de la décision et de la mise en action, et ce sur un temps qui peut être très long. Chacune de ces phases se doit pourtant d’être parfaitement exécutées, de s’enchaîner rapidement et sans temps mort, et d’être ré-exécutables à volonté.

Or, durant le combat, du fait de la confusion des actions, du stress ou de la fatigue mentale, de nombreux biais peuvent apparaître, mettant en danger de mort le guerrier en multipliant les erreurs. Ainsi, la vue qui se trouble ou l’ouïe qui devient peu à peu inopérante ; des analyses tronquées qui laissent de côté quantité d’informations importantes ; des décisions qui se trompent sur les priorités et deviennent inadéquates à la situation en cours ; des temps d’action qui deviennent trop longs parce que le corps s’ankylose autant que le mental (lien psychosomatique) ; tous ces symptômes sont autant de signes précurseurs que l’esprit ne parvient à plus à suivre l’action et ne contrôle plus rien, voire qu’il va rapidement « geler ». Ce phénomène est très visible dans des combats qui durent longtemps (donc plutôt pendant des batailles que pendant des duels) et où l’effort mental, extrêmement important, nécessite une bonne gestion de la résistance de son Esprit.

De tout ceci, les guerriers en ont été conscients et ont cherché des moyens de maitriser leur esprit afin de le garder rapide, pertinent et endurant en toutes circonstances (comme leur corps au final). Plus spécifiquement, les guerriers se sont tournés vers le bouddhisme Seon (선불교, 禅仏教) qui était vu autant comme une religion que comme une science de l’Esprit.

De nombreux concepts issus de cette rencontre entre moines et guerriers nous sont parvenus au travers de nombreux écrits. Mais aussi nombreux soient-ils, ceux-ci tournent tous autour du concept de non-attachement, désignant un état où rien ne vient troubler l’Esprit, le rendant alors rapide comme l’éclair et disponible en permanence. Rien, à savoir ni le dialogue interne de l’Ego, ni le sabre de l’ennemi, ni quoi que ce soit d’autre. Cela ne signifie pas ne pas les remarquer ou les ignorer, cela signifie ne pas faire une fixation dessus, ne pas s’y attacher sous peine d’exagérer leur importance, de se fatiguer en conjectures inutiles, de réagir de manière trop lente et disproportionnée, de manquer d’autres éléments tout aussi importants et bien d’autres maux.

Dans le domaine des arts martiaux, on aura entendu des expressions comme :

  • le Cœur Inamovible (부동심, 不動心, Budongshim) pour signifier de rester centré, de ne pas laisser l’esprit divaguer en imagination de ne pas réagir au moindre stimuli (paroles blessantes, feintes, …), en bref de Voir Juste.
  • le Sans-Cœur (무심, 無心, Mushin) où j’agis sans intention préalable, c’est-à-dire sans anticipation de ce que je veux faire ou de ce que l’autre va faire, ce qui m’empêcherait de m’adapter à un changement de situation (vouloir passer absolument telle technique alors que je suis bloqué, « attaquer en premier » et ainsi m’ouvrir, …, ceci est l’équivalent du concept taoïste chinois de Wuwei, 無為, la Non-Action), ce qui revient à Agir Juste.
  • le Cœur Fluide (유심, 流心, Yushim) qui prescrit de garder l’esprit toujours en mouvement d’un phénomène à un autre, de ne pas s’arrêter à un obstacle, de le contourner, de ne s’attacher à rien de particulier, en bref de savoir Lâcher-Prise  
  • ou encore le Cœur Résiduel (잔심, 残心, Janshim) qui recommande de toujours garder une part de son esprit en dehors de l’action afin d’éviter un effet de fixation (ou effet tunnel) et manquer ainsi quelque chose d’important qui se déroulerait autour de moi, et l’on revient au Non-Attachement.

Libéré du dialogue intérieur et des multiples distractions externes, libéré d’une fixation sur une idée ou sur un point particulier de son environnement, l’Esprit se fatiguera moins vite, réagira sans temps mort (comme le son émane directement de la rencontre de mes deux mains quand j’applaudis), tolèrera plus de fatigue physique et de douleur et trouvera le geste juste à l’action sans que l’intention entre en jeu.


 

Gamgong (감공, 感功), maîtriser de ses Emotions

Parallèlement au besoin d’avoir un Esprit toujours affuté et disponible, l’autre sujet d’inquiétude des guerriers était l’interférence des sentiments durant le combat : l’irritabilité qui s’exacerbe avec la fatigue, la peur qui apparait face à la mort, … Autant de réactions émotionnelles qui amenuisement le jugement et la clarté d’esprit nécessaires à leur survie. Il leur fallait s’assurer la prédominance de l’Esprit sur les sentiments, … L’émotion était à cette époque vue comme une réponse corporelle (et donc pas mentale) à un stimulus, aussi bien d’origine interne qu’externe. C’était donc une problématique plutôt liée à la médecine, autrement dit dépendant de la MTO (Médecine Traditionnelle Orientale, liée au Taoïsme).

 

Sentiment

De haut en bas : colère, joie, réflexion, tristesse, peur

 

Dans la MTO, les sentiments sont au nombre de 5, liés à la théorie des 5 éléments (오행, 五行, Ohaeng). Leurs effets se font sentir dans tout le corps, et plus particulièrement au niveau de la tête, perturbant ainsi le bon fonctionnement de l’Esprit.

  • Tout l’abord, la Colère qui fait monter l’énergie (기, 気, Gi) à la tête et fixant l’attention vers l’avant, générant un puissant effet tunnel. Ceci peut être un avantage en duel en 1 contre 1 mais face à plusieurs adversaires, la vision périphérique devient aveugle, rendant vulnérable à toute attaque de dos ou de côté.
  • La Joie calme et affaiblit le Gi par un effet de dispersion.
  • La Réflexion (ou inquiétude) immobilise le Gi, poussant au doute et à l’hésitation, et freine l’action.
  • La Tristesse fait disparaître le Gi en l’intériorisant. On perd toute énergie dans les membres distaux et on a tendance à intérioriser, ce qui rend moins réceptif à ce qui se passe autour de soi.
  • Enfin, la Peur amène le Ki vers le bas, de l’énergie pour les jambes et la fuite en somme, tout en vidant l’esprit, incapable alors d’une pensée construite.

Gérer ses sentiments, c’est alors gérer son énergie. Mais, du point de vue de la MTO, il s’agit de gérer les excès ou les carences, pas d’abolir ces émotions (ce qui signifierait, s’agissant d’émanations du Gi, la mort). Ce qui est recherché, c’est alors l’équilibre, le ni trop, ni trop peu : une colère maitrisée, une joie mesurée, une réflexion douce, une crainte respectueuse et une tristesse douce-amère. Car, in fine, une bonne gestion de ses émotions, c’est aussi une bonne gestion de sa santé et un outil pour diriger son Gi selon l’usage qu’on souhaite en faire.


 

Deokyuk (덕육, 徳育), l’Education Morale

Au-delà de l’Esprit et ses Émotions, un autre sujet retint l’attention des guerriers. C’était d’avoir des guerriers obéissant et loyaux, jusqu’à la mort s’il le fallait. Il fallait aussi pouvoir contrôler ces populations dangereuses, en temps de paix notamment. De tous temps et en tous lieux, la Morale militaire a toujours été un enjeu fort de société et, en Asie, ce fut principalement sur le Confucianisme que furent construits la plupart des codes. Ceux-ci avaient des conséquences tant au niveau personnel qu’au niveau social.

 

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Leçon bouddhiste lors d'un Temple Stay à Golgulsa, Gyeongju, Corée du Sud

 

En premier, au niveau personnel, nous ne sommes jamais aussi performants que lorsque l’on estime agir pour nos convictions. S’il était demandé de tuer un enfant, la plupart d’entre refuseraient d’obéir car ce serait « contre nature » ; d’autres iraient à reculons, signe du conflit intérieur qui les agiterait, conflit entre ordre, devoir et principes moraux. Ce doute, autrement dit cette dissonance cognitive, introduit un biais mental fort et une perte de confiance pouvant amener la défaite. On choisira alors les combats qui nous permettent d’agir en fonction de notre morale et non contre elle. A cet effet, connaitre son code moral (le Bien, l’Acceptable et le Mauvais selon soi) et s’y tenir, en toutes circonstances, est extrêmement important pour sa propre survie (ou pour savoir pour quoi sacrifier sa propre vie). A noter que, pour tout individu, ses codes moraux en temps de guerre peuvent être sensiblement différents de ceux en temps de paix, les nécessités de sa propre survie et des siens faisant office de justificatif moral ; mais c’est généralement au prix d’une blessure mentale profonde lorsque la paix est revenue (syndrome post traumatique, culpabilité, dépression, …)

En second, la Morale a pour fonction de canaliser des guerriers, donc des individus potentiellement très dangereux et violents, notamment en temps de paix. C’est ainsi que s’instaurèrent progressivement des règles basées sur les grands courants de pensées du moment (Confucianisme en premier, Bouddhisme et Animiste/ chamanisme en Corée ou Shintoisme au Japon). Mix de code personnel et social à s’appliquer, le but était de s’assurer de l’obéissance et de la loyauté de ces guerriers, et de mettre en place d’une structure sociale pour diriger un village, une région ou un pays.

De nombreux codes ont existé selon les périodes et les royaumes. On peut citer deux exemples parmi les plus connus. Ainsi, le Code des Hwarang, les chevaliers du Royaume de Shilla (Sud-Est de la Corée actuelle) qui fut formulé par le moine WONWANG :

  • Loyauté au Roi (Sagun Ichung, 사군이충, 事君以忠)
  • Dévotion aux parents (Sachin Ihyo, 사친이효, 事親以孝)
  • Confiance entre les amis (Gyo'u Ishin, 교우이신, 交友以信)
  • Pas de retraite durant la bataille (Imjeon Mutoe, 임전무퇴, 臨戰無退)
  • Choix réfléchi de vie et de mort (Salsaeng Yutaek, 살생유택, 殺生有擇)

Où l'on remarque des principes très imprégnés de la morale sociale confucéenne comme la loyauté au suzerain et aux parents ; des considérations plus militaires comme le fait de ne pas fuir le combat ; ou une réflexion plutôt bouddhiste quant à la pertinence de tuer ou non, ce qui, étant un conseil à l'adresse d'un guerrier, est plutôt cocasse (ou pas).

En second, au Japon, on peut citer les 8 vertus du Bushidō, selon NITOBE Inazō, au début du 20ème siècle (avec toutes les précautions d’usage quant à ce Bushidō moderne) :

  • L'humanisme (Jin, )
  • La droiture (Gi, 義)
  • L'étiquette (Rei, )
  • La sincérité (Makoto, )
  • Le Courage (Yū, )
  • L'honneur (Meiyo, 名誉)
  • La loyauté (Chū, )
  • Le contrôle de soi (Jisei, 自制)

Où nous retrouvons dès le début 4 des 5 vertus ordinaires du Confucianisme (mais il manque assez bizarrement la connaissance) et d'autres, plus spécifiquement militaires, comme l'honneur ou le contrôle de soi.


 

Quels outils pour parvenir à ces buts ?

Une fois ces trois objectifs posés, il reste le chemin à parcourir (도, , Do) pour y parvenir. Nous allons présenter succinctement quelques pistes.

 

Moine

Takse Manhaeng :  dans ce monde bruyant, le chemin de Bouddha

 

Très central au développement de l’esprit, le premier outil, est la méditation régulière. Celle-ci peut se pratiquer assis (좌선, 座禅, Jwaseon) ou debout (입선, 立禅, Ipseon), avec ou sans Mantra (psalmodies), avec ou sans Mudra (signes de mains), c’est relativement peu important tant que la qualité du travail de détachement et d'implication "ici et maintenant" est présente. Pour des objectifs plus martiaux, on peut même tenter la méditation en environnement extrême pour tester son non-attachement : sous une cascde, dans la neige ou par une marche sur le feu, ...

Plus simplement, toute activité de la vie courante peut devenir un acte méditatif, tels l’écriture calligraphique (소예, 書芸, Soye), l’arrangement floral, la danse, la musique, le jardinage, ... Mais, en ce qui nous concerne, évidemment la pratique du combat sera recherchée si, de même que pour toutes les autres activités citées plus haut, elle est abordée comme un sacerdoce. Elle devient alors un Seon en mouvement, une méditation active. Il conviendra juste de garder encore et toujours son Esprit présent "ici et maintenant" sur l’action en cours et d'être détaché du résultat de la rencontre.

On aura aussi à cœur d'avoir une activité qui régule le Gi de manière à avoir des Emotions apaisées. Sont recommandées une simple marche quotidienne, de la natation de loisir, la pratique de votre art martial préféré de la manière la plus détendue et "allongée" (à l'instar des mouvements lents et détendus du Taichichuan par exemple) ou, plus spécifiquement, la pratique de disciplines spécialisées dans la "construction corporelle" comme le Yoga, le Qigong (기공, 氣功, Gigong). Enfin, si une aide extérieure est nécessaire, on pourra penser à des massages comme l'Anma (mais, comme en toutes choses, il vaut mieux rechercher l'autonomie autant que possible).

En dernier, concernant les questions de Morale, on aura avantage à pratiquer régulièrement un travail d'introspection pour acquérir une meilleure connaissance de soi (le fameux "Gnôthi  Seauton" de la philosophie grecque). Ceci aidera notamment à connaitre ses limites, sa manière de réagir face à un évènement, ce que l'on défend et ce que l'on rejette, ce qui est bien et ce qui est mauvais pour soi, ce que l'on accepte de faire et ce qu'on refuse absolument de faire, … En un mot, sa personnalité morale propre à laquelle il conviendra de se conformer quelles qu'en soient les circonstances. On aura aussi beaucoup à gagner en s’instruisant et tendre vers l’idéal de Guerrier Lettré (문무사, 文武士, Munmusa). La culture, par sa mise en abime des cultures, de l’Histoire, des sciences et de tant d’autres matières, permet en effet de se forger sa propre philosophie de vie. 


 

Un mot sur la religion

C'est un vaste sujet, aussi ne sera-t-il que brièvement abordé pour la complétude de l'article : il s'agit de l'influence de la religion sur le mental du guerrier.

 

Kujikiri

 

Quand celui-ci ne trouvait pas les ressources suffisantes en lui, une force de substitution pouvait être trouvée dans ses croyances, notamment en un Au-Delà (que ce soit un Paradis ou une Renaissance) qui relativisait fortement sa peur de la mort. Aussi, la porosité du monde militaire et du monde religieux était commune, comme le fut aussi notre Chevalerie et son lien fort avec la Chrétienté, comme le fut le monde des Musa (무사, 武士, terme générique pour les guerriers) avec le Bouddhisme. Dans nos cours d'histoire, nous n'en retenons souvent que l'aspect politique et un peu superstitieux. Mais, dans ces sociétés empruntes de croyances, ce lien était encore plus fort pour sa promesse de pouvoirs dans ce monde (voir, par exemple, l'emploi des signes de mains et de psalmodies (jap.= Kuji Kiri, 九字切), ces signes "magiques" employés dans certaines Koryū et issus du Bouddhisme ésotérique) et pour sa puissance justificative de leurs actions.

La religion a ainsi ce pouvoir de "fabriquer du mental" plus rapidement qu'une longue acquisition du Mushim et de motiver la piétaille en l'enfermant dans un corset de promesses et de punitions divines. Court-circuitant les peurs, les doutes et les désirs, il fut naturel qu'elle fût instrumentalisée par les guerriers pour plus d'efficacité et de contrôle des armées. Pour finir d'illustrer ce lien, on notera par ailleurs les nombreux passages de la vie de guerrier à la vie de moine, comme s'il se fut agi d'un passage naturel.


 

Une conclusion

Tout autant que le corps, l'Esprit est une mécanique complexe, forte et fragile à la fois et, durant un combat, les sources de son dysfonctionnement sont nombreuses. A quoi servirait-il d'avoir un corps parfait et des techniques maitrisées si l'Esprit s'effondre au premier stress, si celui-ci comprend mal la situation, s'il ne fait plus le lien avec le corps ? C'est pourquoi l'Esprit a la primauté dans le Shimgiche.

Les armées modernes ont bien pris ce facteur en compte et de nombreux programmes ont été mis sur pied pour créer des soldats ne reculant devant rien, obéissants et toujours opérationnels, avec plus ou moins de succès : la solubilité de l’individu dans le groupe, la sophrologie, la programmation par le stress et les privations, l’administration de drogues (LSD) ou l’emploi sectaire de la religion. L’erreur de ces méthodes réside dans le fait que l’on agit sur l’individu par des apports externes au mental, ce n’est pas de la construction mentale au niveau de l’individu en tant que telle, comme autant de béquilles données à des personnes à qui il vaudrait mieux apprendre à marcher par elles-mêmes.

Car le problème qui se pose est qu’une vraie formation du Cœur-Esprit prend du temps et que les méthodes traditionnelles peuvent sembler austères (la méditation) ou encore lentes et inefficaces (Gigong) ou, sommet de l’horreur, poussent à penser par soi-même (introspection et culture). Mais c’est parce que ce Cœur-Esprit se sera développé sur des efforts longs et continus qu’il sera le plus solide et le plus durable. Il n’y a en effet pas d’autre secret que le travail sincère, long et profond pour un obtenir un vrai mental de Guerrier.

Commentaires

  • Cang NGUYEN

    1 Cang NGUYEN Le 15/12/2017

    Bonjour,
    J'aime beaucoup votre article mais je ne suis pas persuadé que tout le monde puisse y adhérer car c'est très culturel et hermétique mais c'est bien le "cahier des charges" de la Voie orientale.
    - Les 5 "Ben Shen" chinois aspects psycho-somatiques/somato-psychiques ;
    - Le "Cœur-Esprit" (en lien avec 5 "esprits" ci-dessus);
    - Les 5 vertus confucianistes (De la piété filiale...);
    - Les conceptions concomitantes de la MTO (votre article sur l'art du Ki);
    - Que dire aussi du rapport à la religion et de l'au delà (Taoïsme/Bouddhisme) et de la morale qui en découle (voir Confucianisme).
    ... C'est très (très) compliqué.
    David CONSTANT

    David CONSTANT Le 17/12/2017

    J'entends bien la critique sur la difficulté de saisir des informations dont nous sommes culturellement éloignés, ici et maintenant. En outre, ce texte a été écrit pour être inséré dans magazine, ce qui entraine un certain nombre de raccourcis qui auraient mérité des développements. Mais mon objectif reste le meme dans chacun de mes articles : dresser un panorama "complet" sur un sujet donné, rester autant que possible concret (en offrant des pistes de réflexion et de travail, et en évitant un ésotérisme obscurcissant et "magique") et restant fidèle à la culture coréenne (et accessoirement japonaise, s'agissant du Hapgido par exemple ; Traditions, histoire, langue, ...). C'est ma manière de respecter le lecteur dans son désir d'information, son intelligence en pensant que, s'il ne comprends pas tout, il aura la curiosité de creuser et sa volonté de progresser en lui montrant des pistes peut-être inconnues de lui et que nos Anciens nous ont léguées au travers de la Tradition.
  • Cang NGUYEN

    2 Cang NGUYEN Le 18/12/2017

    Merci pour vos précisions.
    Pensez-vous que l'axe Chine-Japon est écrasant vis à vis de la culture traditionnelle coréenne ?
    Autrement dit, quels regards pourraient avoir les coréens aujourd'hui sur la culture traditionnelle japonaise ?
    David CONSTANT

    David CONSTANT Le 24/03/2018

    Désolé pour la réponse tardive. La question de l'influence de la Chine et du Japon sur la Corée est très importante mais compliquée à répondre en un post. Néanmoins, la réponse courte est que la Corée a sa culture propre, très distincte de celle de ses voisins. Il est (généralement) aisé de distinguer un Coréen dans un groupe mêlant Chinois et Japonais. Mais il est évident qu'un Coréen actuel est aussi différent d'un Coréen de l'époque Joseon (influences japonaises et... américaines) ou d'un Coréen de Goryeo (influence chinoise). La culture d'un pays est en perpétuelle évolution, s'alimentant des "accidents de l'Histoire" ou de simples échanges cordiaux. Une autre question s'ouvre aussi : l'influence de la Corée sur le Japon (très forte durant la période Yamato, plus précisément Kofun) et sur la Chine du Nord (notamment par le tribut en femmes coréennes à la Cour Impériale). Les échanges sont rarement à sens unique.
  • Cang NGUYEN

    3 Cang NGUYEN Le 27/06/2018

    Je vous remercie d'avoir pris le temps de me répondre à cette question difficile.
  • Pepite

    4 Pepite Le 03/01/2020

    Bonjour et félicitations pour votre blog très bien expliqué et très complet !!! L esprit : une notion que l homme n a pas encore percé tous ses secrets !! Pour ma part je recommande aussi vivement ce guide : http://bit.ly/apprendreamaitrisersonesprit
    Tout le monde peut apprendre à mieux comprendre son esprit alors pourquoi pas vous !!!

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